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Roue des synonymes des émotions : un outil pour développer le vocabulaire des élèves autour des émotions

jeudi 20 juillet 2023, par Stéphane GOUDET

Voici un outil en téléchargement qui permet de travailler sur le vocabulaire des émotions avec les élèves au collège. L’idée est de permettre aux élèves d’affiner la perception des émotions (les leurs et celles des autres).

Enrichir le vocabulaire en lien avec les émotions a plusieurs avantages :

  • mieux se connaître en utilisant les informations envoyées par les émotions,
  • mieux comprendre les autres,
  • adapter les réactions en fonction de l’intensité des émotions éprouvées (réactions envers soi-même en adoptant des stratégies de régulation des émotions et envers les autres en évitant la violence/ en formulant des demandes en lien avec les émotions éprouvées).


Source : https://apprendreaeduquer.fr

Cette roue se compose en 4 niveaux :

1. le premier niveau (le plus proche du centre) correspond aux émotions les moins intenses (plus les mots sont proches du cercle central, moins l’émotion est intense),
2. le deuxième niveau correspond aux émotions que j’appelle de base (autour desquelles sont déclinées les nuances),
3. le troisième niveau correspond aux émotions les plus intenses (plus les mots sont proches du rebord extérieur, plus l’émotion est intense),
4. le quatrième niveau correspond à la valeur de l’émotion : soit une émotion est agréable (ce qui se manifeste par une expansion dans le corps et indique des besoins fondamentaux satisfaits ), soit l’émotion est désagréable (ce qui se manifeste par une contraction dans le corps et indique des besoins fondamentaux non satisfaits).

Cette roue n’a pas vocation à servir de référentiel mais seulement de proposer des points d’appui à partir desquels discuter, modifier, enrichir, personnaliser…Toutes les émotions sont à accueillir pour ce qu’elles sont, comme des messagères du corps au service de la vie. Charge à chacun.e de les identifier avec le plus de précision possible pour pouvoir décoder le message envoyé par le corps et utiliser l’énergie des émotions dans des actions qui servent la vie et les relations.

Ainsi, cette roue des synonymes des émotions peut être une première approche à personnaliser en ajoutant des nuances qu’on estime importantes (par exemple, lors d’un travail collectif avec les enfants en leur demandant s’ils connaissent la signification de tous les mots présentés et en leur demandant s’ils connaissent d’autres synonymes). On pourra également reconstruire une roue de ce type avec les élèves en partant de leurs propositions pour les émotions primaires centrales.

Cette roue peut également servir de support à des petits jeux d’éducation émotionnelle :

1.demander aux élèves de donner des exemples/ de raconter des expériences qu’ils ont vécu où ils ont expérimenté ces différentes nuances (en explorant les émotions primaires les unes après les autres),
2.demander aux élèves de mimer une émotion de son intensité la plus faible à son intensité la plus forte ou inversement puis leur demander un retour (qu’est-ce qui change ? où ça se produit dans le corps ? comment ça fait dans le corps ? qu’ont-ils penser en mimant ? pourquoi ont-ils mimé tel ou tel geste ? était-ce facile ? difficile ?)
3. à partir d’une émotion centrale, un élèvet mime devant le groupe une émotion et les autres doivent deviner de quelle nuance il s’agit
4. avec un groupe d’élèves, mettre les élève deux par deux et inviter un élève à “sculpter” un autre en fonction d’une nuance d’une même émotion (chaque groupe de deux travaillant sur une nuance d’une même émotion et les sculpteurs sont ensuite invités à faire le tour des différentes sculptures pour prendre conscience de l’incarnation corporelle et gestuelle des différentes nuances d’une même émotion)

Par ailleurs, ce type d’outil n’est jamais “fini” : il a vocation à évoluer en fonction de ce que les élèvent vivent (en ajoutant, modifiant ou enlevant des mots par exemple). Peut-être même que les élèves auront envie d’inventer des nouveaux mots pour définir certaines émotions qu’ils éprouvent et qu’ils n’arrivent pas à exprimer avec des mots du dictionnaire (par exemple, la tristitude pour un sentiment mêlé de tristesse et de solitude).

Enfin, cet outil ne sera utile que s’il s’inscrit dans une démarche globale d’éducation émotionnelle incarnée par des adultes bienveillants et eux-mêmes capables de parler de leurs émotions, d’exposer leur vulnérabilité, d’accueillir les émotions des enfants en les confirmant avec empathie et d’utiliser une communication non violente.