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Compte rendu du GDL de l’Yonne

Réunion du jeudi 28 janvier 2010 en présence de Monsieur DONEZ, IA-IPR EVS et de la BPDJ de l’Yonne

jeudi 4 février 2010, par Stéphane GOUDET

GDL des CPE de l’Yonne 2009-2010
Compte-rendu du GDL du 28-01-2010
18 CPE présents
.

Cette matinée a été consacrée à un échange autour des nouvelles technologies avec M. Donez, notre IA-IPR vie scolaire, présent toute la matinée, et à l’intervention de la BPDJ (Brigade de Prévention de la Délinquance Juvénile) de 10h00 à 11h00. La matinée s’est terminée par des réflexions et informations autour du métier de CPE.

 Questions-réponses autour des nouvelles technologies

Cette première partie de matinée a été consacrée à un tour de table concernant les nouvelles technologies (utilisation des portables et les dérives).

• L’interdiction du téléphone portable n’est pas une solution

Il existe une « fiche conseil » qui encadre l’utilisation du portable.

Avant toute chose, il faut vérifier les dispositions prévues par le RI concernant l’utilisation du portable, en particulier la confiscation. Et l’adapter, dans un cadre réglementaire, aux pratiques de l’EPLE.

La réflexion s’est ensuite portée sur la notion d’interdiction. Le portable est un objet utile.
Délimiter des lieux pour téléphoner ne semble pas être une solution. Il vaut mieux porter les efforts sur la gêne occasionnée. On parlera donc d’interdiction sur la gêne occasionnée (ou sur le respect dû aux autres et à leurs activités). Ce n’est pas le lieu qui détermine l’utilisation mais la gêne ou non provoquée auprès des autres : Est-ce que l’on gêne ou est-ce que l’on ne gêne pas ? Il faut remplacer le contrôle par l’éducation à une pratique respectueuse. « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ».
Chacun a le droit d’utiliser son portable partout : cette éducation est transposable dans sa vie personnelle.
Dans cette optique, il faut travailler sur le respect de l’activité des autres.

Il est alors nécessaire d’investir le conseil pédagogique afin de définir les contours de la gestion des portables dans l’EPLE. Effectivement, il faut éviter de poser des interdictions qui ne sont pas applicables.

NB : Le conseil pédagogique va prendre de plus en plus d’importance : mise en place d’un quorum, identification précise des participants,compte-rendu,…

Le RI doit être actualisé.
A chaque dépassement de la règle, tout le monde doit intervenir.

Enfin, quelle que soit la décision, cela doit impérativement concerner l’ensemble de la communauté éducative pour avoir des chances de réussir. Car, pour de nombreux collègues, certains enseignants ne se sentent pas concernés par la vie de l’établissement. Il faut néanmoins impliquer tout le monde. Et cela nécessite l’engagement et la volonté du chef d’établissement.

Néanmoins, force est de constater que l’interdiction est encore de mise dans la plupart des collèges.

NB : le code de la paix scolaire, texte national, va également se mettre en place et devrait probablement aborder l’utilisation des portables

On peut citer l’exemple du Lycée Vauban à Auxerre. Toute la communauté éducative a mené une réelle réflexion sur les portables. Le constat était un ras le bol de l’utilisation des portables en cours. L’utilisation des portables a donc été autorisée dans les locaux. Les enseignants, en début d’heure, demandent à chaque élève d’éteindre le portable. Il semble n’y avoir que très peu de gêne occasionnée.

• Internet à l’internat

Moins développée, l’utilisation d’internet à l’internat a néanmoins été abordée.
N’oublions pas que ces élèves sont présents dans l’EPLE toute la semaine. Un interne doit pouvoir accéder à internet au lycée.
Au niveau de la fatigue, il semble nécessaire de prévoir une coupure du réseau wifi à partir d’une certaine heure.
En donnant accès à des équipements de l’établissement, on peut demander aux élèves de ne pas se servir de leurs ordinateurs.
Il faut équiper les ordinateurs de l’EPLE de filtres.

 Intervention de la BPDJ

Perte d’effectifs de la BPDJ : de 6, ils ne seront bientôt plus que 4. D’où quelques difficultés pour répondre à toutes les demandes.
La BPDJ intervient dans les établissements sur demande, au cours de séquences d’une à deux heures. Pour une présentation en détail de la BPDJ, je vous invite à consulter le site académique des CPE, rubrique GDL.

Quelques points ont été abordés.
Une première mise en garde : de nombreux jeunes se font piéger par de mauvaises rencontres sur le net.
Il est également important de rappeler la sphère de la loi. On peut citer l’exemple d’un lycée où un élève a été sanctionné devant la justice après avoir rédigé et diffusé un questionnaire sur un enseignant.
L’intervenant a ensuite expliqué la difficulté des enquêtes sur internet quand les serveurs, les sites, sont hébergés à l’étranger. Toutes les demandes d’autorisation de poursuites internationales transitent par les Etats-Unis.

En ce qui concerne le droit à l’image (photos ou vidéos de professeurs), la gestion se fait souvent en interne. Néanmoins, s’il y a diffusion, la justice doit être sollicitée.
Concernant le happy slapping, c’est un délit. C’est plus compliqué quand la scène filmée est une simulation.
Quand des élèves se filment nus, etc… : ce sont des diffusions d’images à caractère pornographique. Mais ce n’est pas un délit quand c’est un mineur qui filme un mineur. La résolution se fait en interne. Une réflexion doit également être menée sur la place de la femme dans notre société.

2 expériences très intéressantes :
-  Dans le 93, une société privée intervient dans les établissements sur le même thème que la BPDJ. En amont, ils récupèrent les noms et photos des élèves de la classe prévue pour une intervention. Ils effectuent des recherches sur internet (réseaux sociaux, moteurs de recherche, blog,…). Lors de leur venue, ils sont capables de reconnaitre les élèves et de donner des infos sur leurs vies privées. Cela créé une prise de conscience sur la non-intimité du net.
-  Une documentaliste propose un travail de recherche sur le dahut… pour au final leur demander s’il existe vraiment. Alors qu’il n’en est rien. La plupart tombent dans le panneau. Cela met en évidence l’aspect virtuel de ce que les élèves voient sur le net.

La BPDJ peut intervenir entre le moment des faits et le dépôt de plainte : rencontres individuelles avec des élèves, avec ou sans les parents.
Un véritable devoir de formation par rapport au fonctionnement d’internet doit être mené. Enfin, les parents sont un relai évident.

 Echanges sur le métier de CPE

En présence de M. Donez, nous avons échangé sur notre fonction.

• Présentation de l’équipe mobile de sécurité (EMS)

L’équipe mobile de sécurité est composée d’un chef d’équipe mobile, ancien commandant de gendarmerie, basé au Lycée Hippolyte Fontaine à Dijon, accompagné de 7 personnes.
Dans l’Yonne, deux des membres sont basés au Lycée Fourier à Auxerre.
La définition des missions de l’EMS est différente d’une Académie à l’autre. L’objectif n’est, par exemple, pas le même que l’Académie de Créteil.
Un 1er rapport d’activité a été remis (prise de fonction en janvier). L’existence de cette brigade semble être bien perçue.
Ce sont des personnes ressources. On peut les solliciter dans le cadre d’un éventuel trafic de drogue dans un établissement. Ils peuvent faire des rondes,… Ils feront part de leurs conclusions au chef d’établissement qui avisera. Cela peut aussi être lié à des faits de violence, du racket, …
Ils peuvent éventuellement être sollicité en cas d’intrusions excessives et proposer des solutions.
A ce propos, le dispositif « vigipirate » est toujours d’actualité.

• Certains points ont été abordés.

-  Les retards : les élèves doivent se rendre directement en cours et ne plus passer par la vie scolaire, comme cela se fait au lycée de Sens.
-  Les conseils de classe : il ne peut y avoir d’avertissements prononcés en conseil de classe. C’est une sanction. On peut par contre effectuer des mises en garde. L’avertissement peut être demandé au chef d’établissement par le conseil de classe pour les cas graves. La notification sera alors envoyée à l’élève et/ou à ses parents dans la forme prévue. L’avertissement sera inscrit dans le registre des sanctions.
-  Les sanctions (avertissements, exclusions,…) : il est judicieux de reprendre les modèles de sanctions de la fiche conseil sur les procédures disciplinaires. Concernant les conseils de discipline, ne pas oublier d’avoir au préalable mis en place des alternatives.
-  Dans toute correspondance concernant les courriers d’absence, les retenues, on se nomme (NOM, prénom). On évite de n’y faire figurer que la fonction.
-  Le livret d’accueil : nécessaire dans les EPLE. Il répertorie les consignes, notamment les consignes de sécurité et les grands principes de fonctionnement de l’EPLE.
-  Le livret de procédure disciplinaire peut être disposé en salle des professeurs.
-  Les voyages linguistiques : Ils n’apportent rien pour l’apprentissage de la langue, c’est l’apport culturel qui prime. Se pose le problème de la sélection pour un voyage aux places limitées. On n’élimine évidemment pas ceux qui ne peuvent payer. C’est de la ségrégation. Le ou les critères de sélection (le mérite et la motivation de l’élève par exemple) doivent être déterminés à l’avance et de façon transparente en conseil pédagogique, puis être suivi par un avis du C.A. sur les critères retenus. Cela ne pourra susciter la critique. Il est également possible de consulter l’IPR concerné pour avis. Si un élève est pénible, il peut ne pas partir. Il suffit de l’avoir évoqué en CA. La politique des voyages doit être affichée par le conseil pédagogique.
-  Les heures de permanence : Au-delà de ce temps utilisé par les élèves pour faire les devoirs, ce qui n’est peut-être pas la priorité, l’essentiel est de permettre aux élèves d’éveiller leur curiosité et leur apporter une offre culturelle. Un élève curieux et intéressé trouvera toujours un moment pour faire ses devoirs même si les conditions familiales ne sont pas idéales. Ce temps doit donc être enrichi et apporter une offre diversifiée (livres, romans, internet, audiovisuel, exposition,…). Mais toutes ces bonnes attentions deviennent impossibles si ces heures se multiplient et que les locaux utilisés ne sont pas identifiés et aménagés. On connait tous la réalité de fonctionnement d’un établissement, notamment les absences de professeurs qui perturbent ce temps scolaire. Cette organisation idéale n’est réalisable finalement que 50% du temps.
-  A également été évoqué :
. dans le cadre de l’accès à la culture, l’exemple d’une convention avec une artothèque.
. le rôle et l’image de la femme, thème à travailler avec nos élèves.
. l’expérience de l’Académie de Créteil avec la mallette des parents.

• Les visites d’inspection

Cette visite porte sur les 3 domaines de compétence du CPE : la gestion des personnels et des élèves, la collaboration avec l’équipe pédagogique et l’animation éducative.
Il sera évidemment question, entre autres, :
-  d’accompagnement éducatif : permettre aux élèves d’accéder à la culture.
-  du projet vie scolaire : il s’agit de formaliser une politique de vie scolaire.
-  de gestion de la vie scolaire : les emplois du temps des assistants d’éducation, pédagogiques doivent être détaillés, signés par l’intéressé, le CPE et le chef d’établissement. L’original doit être inséré dans le dossier, une copie présente au bureau du CPE.
-  de bilan d’activité - de statistiques : bilan des absences, analyse, sanctions (registre anonyme des sanctions). Il ne s’agit pas non plus de multiplier ces documents mais d’avoir un tableau de bord avec des données significatives.
-  de règlement intérieur
-  de rapport avec les enseignants
-  de la note de vie scolaire. A ce sujet, un élève présent et ponctuel doit avoir 10/10

S. Mahdi, co-animateur GDL de l’Yonne