Il semblait donc pertinent de définir auprès du public concerné le rôle du conseil de vie collégienne afin qu’il puisse trouver sa place utilement dans nos collèges sans redondance. C’était bien sûr aussi l’occasion pour nous de croiser nos regards sur la façon d’intégrer ce nouvel outil d’échange et de concertation en s’enrichissant de l’expérience de chacun.
Pour donner corps à cette formation nous nous sommes adjoint la collaboration de deux formatrices de la ligue de l’enseignement puis nous avons opté pour un lieu central afin d’accueillir nos jeunes élus issus de onze établissements du nord de l’Yonne.

Ainsi, tandis que notre collègue de Villeneuve sur Yonne se chargeait de la logistique d’accueil, les autres collègues CPE se regroupaient par secteur afin d’établir des circuits de ramassage cohérents en vue de limiter les frais de transport. Nous étions fins prêts en ce mois de janvier 2019 lorsque la veille du grand jour, nous apprenions à 19H00 la suspension des transports scolaires (ça ne s’invente pas !).
C’est donc finalement début mars 2019 que nos 110 élus furent accueillis à la salle des fêtes de Villeneuve sur Yonne.

Les élèves, répartis en groupes ont pu « tourner » sur quatre ateliers :

Un atelier « technique d’animation »

pour les sensibiliser à la prise en charge des réunions du CVC : afin d’éviter que le conseil de vie collégienne soit une nouvelle instance simplement consultative, il est important que ses jeunes membres s’emparent de l’animation de réunion pendant que les adultes se positionnent en partenaires et conseillers.

Un atelier « démarche de projet ».

La spécificité du conseil de vie collégienne tient au fait que cette instance invite les élèves à faire des propositions pour améliorer leur quotidien mais surtout à tenter de leur donner corps. Favoriser les échanges pour faire naitre des idées, bien sûr, mais encore faut-il les concrétiser par une démarche de projet menée conjointement entre élèves et adultes. Ces derniers étant là pour guider les élèves vers cette responsabilisation.

Un atelier « Echanges avec les partenaires extérieurs ».

Cette formation commune, en réunissant des élèves de onze établissements, se voulait aussi un véritable laboratoire d’idées. Pour dynamiser ce laboratoire nous avons invité nos partenaires extérieurs rompus à la démarche de projet sur le territoire communal ou intercommunal (services jeunesse ; Point information jeunesse, MJC, télévision locale…). Les discussions sur des problématiques variées, des fonctionnements diverses et de multiples expérimentations ont permis de nourrir les réflexions de nos élèves.

Un atelier « Rôle des représentants élèves au CVC ».

L’existence d’instance plus ancienne telle que le conseil des délégués nous a amené à réfléchir sur la place du CVC au sein du collège. Il nous fallait bien sûr clarifier cela pour les élus qui y siègent. Pour se faire nos élèves se sont attablés autour du jeu de l’oie du CVC préparé avec soin par notre collègue du collège Mallarmé. Encadrés par plusieurs CPE, ce moment ludique à permis d’aborder une multitude de questions sur le rôle de chacun dans nos établissements.

Nos élèves ont ainsi pu distinguer le conseil des délégués du conseil de vie collégienne qui, de par sa taille, offre un format plus simple, plus pragmatique et au final plus efficient. De l’avis même des collégiens, c’est un meilleur format pour exercer la citoyenneté : la gestion et la distribution de la parole y semble plus aisée si on la compare à celle d’une assemblée de 40 délégués. Cette dernière instance s’avère en effet mal adaptée pour mener une dynamique de projet, à moins de la subdiviser en commissions de travail comme certains d’entre nous s’y exercions jusqu’à présent. L’assemblée des délégués conserve toutefois tout son intérêt comme instance consultative ou pour y animer un débat sur un thème choisi.
Nos jeunes stagiaires n’oublient pas de relever que, contrairement à des instances comme le CESC, le conseil de classe ou la commission « menus », le conseil de vie collégienne offre aux élèves un cadre où ils sont majoritaires (en général 10 ou 12 élèves) mais en nombre suffisamment restreint pour y envisager un échange constructif.

Quant aux adultes, ils sont plus nombreux qu’en assemblée des délégués (animée le plus souvent par le seul CPE, parfois accompagné de la direction), tout en restant minoritaires face aux élèves. Néanmoins ils réunissent en leur sein plusieurs fonctions : ainsi, partenaires des élèves dans leur démarche, les adultes présents peuvent leur offrir des regards et des expertises différentes selon leurs spécialités.
Le conseil de vie collégienne apparait bien comme une instance complémentaire qui a toute sa place dans nos établissements. Convaincus, nos élèves sont repartis impatients de mettre en pratique leurs idées avec de nouvelles perspectives.
Les organisateurs de cette formation, quant à eux, prennent rendez-vous dans deux ans, pour une nouvelle itération de cette heureuse mutualisation.

Ralph BOURSIER
CPE au collège Gaston RAMON