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Les 4 piliers de l’apprentissage selon les neurosciences

lundi 11 mars 2019, par Stéphane GOUDET

Comment apprend-on ? La réponse la plus pertinente provient des découvertes en neurosciences exprimées par Stanislas Dehaene, psychologue cognitiviste et neuroscientifique, via les 4 piliers de l’apprentissage qui sont :
1.L’attention
2.L’engagement actif
3.Le retour d’information
4.La consolidation des acquis
En résumé : Je suis attentif – Je m’exerce – Je profite de mes erreurs pour progresser – Je répète. Le tout saupoudré de bienveillance.

L’attention

L’attention est un équilibre délicat à obtenir. Il s’agit de fournir, en tant qu’enseignant ou parent, un support propice à cela (clair, plaisant) et éviter absolument les tâches simultanées. Ainsi, un cours en classe avec de trop nombreuses informations et sans hiérarchie d’importance de l’information diluera cette attention.
Afin de focaliser son attention, il est également judicieux de définir un objectif qui servira de motivation et donnera du sens à l’acte d’apprendre. C’est encore mieux si cet objectif est auto-concordant : « Quel intérêt ai-je à apprendre cela ? » « Quel est mon objectif ? » « Cet objectif est-il relié avec ce que je sais déjà/ avec ce qui me plait/me passionne ? »

L’engagement actif

La passivité est un frein à l’apprentissage. Les élèves ont besoin d’agir pour s’approprier les connaissances. Cet effort cognitif est essentiel. On peut notamment organiser des exercices, des quiz, des tests et favoriser la collaboration entre les élèves pour développer cet engagement. Retenons aussi que le jeu est un booster d’engagement et que bouger et s’appuyer sur plusieurs sens (toucher, odorat, visuel,…) dynamisent le cerveau et accélèrent l’apprentissage.

Le retour d’information

Le retour d’information implique une considération des erreurs comme chances d’apprentissage pour ajuster les connaissances. Le cerveau fonctionne ainsi par tâtonnement : prédiction, erreur, nouvelle prédiction,… Sans ce signal « erreur », impossible d’ajuster correctement.

Dans cette logique, punir ou sanctionner pour une erreur est contre-productif car le stress et la peur bloquent l’apprentissage. Le droit à l’erreur est donc primordial !

Notons que ce retour d’information concerne aussi les résultats justes. Une valorisation des réussites implique un renforcement positif et la création d’un modèle de référence pour corriger les erreurs de prédiction

La consolidation des acquis

Consolider les acquis signifie passer d’un mode conscient à un mode inconscient. Quand nous découvrons un sujet à apprendre, nous explorons et réfléchissons consciemment (des connexions neuronales se créent). Lorsque nous l’avons compris et acquis, l’inconscient peut prendre le relai. C’est comme apprendre à rouler à vélo sans les petites roulettes. L’effort conscient et l’ajustement des premiers instants devient progressivement un automatisme : l’équilibre est acquis, le pédalage régulier, la direction du vélo se fait automatiquement, etc. Ce mode inconscient est beaucoup plus puissant et rapide que le mode conscient. C’est lui qui est aux commandes de notre existence 90% du temps (avez-vous conscience de respirer par exemple ?). Le passage du conscient à l’inconscient s’assimile au passage de l’explicite à l’implicite.

Pour parvenir à ce stade inconscient, nous devons répéter à intervalle régulier (les gestes, les connaissances,…) afin que la mémoire soit « gravée » (les connexions neuronales de renforcent).

Le sommeil joue un rôle central dans cette consolidation.

Consulter l’article completconsacré au résumé du document en fichier joint : "Les quatre piliers de l’apprentissage par Stanislas Dehaene"