search

Accueil > Formation CPE > Colloques ,conférences et ressources diverses > Formation "sentinelle" : prévention des risques suicidaires

Formation "sentinelle" : prévention des risques suicidaires

dimanche 17 octobre 2021, par Stéphane GOUDET

Mardi 12 octobre 2021, la formation "sentinelle" qui vise à former des personnels ressources pour repérer, accompagner et orienter durant une crise suicidaire les personnes en situation de détresse psychologique, a été proposée aux CPE animateurs de GDRP et aux formateurs académiques, sous l’impulsion de Mme Meyenet, IA-IPR
Établissements et vie scolaire .

Cette formation a été assurée par 2 psychologues de l’ARS de Bourgogne.La formation vise à renforcer les habiletés et dispositions spontanées des participants pour repérer, au sein de leur communauté de vie, les signes d’alerte d’un risque suicidaire et orienter les personnes repérées vers les ressources d’évaluation et/ou de soin adaptées.

Compétences visées

A l’issue de la formation, les participants seront en mesure de :

-Repérer des personnes en souffrance au sein de son milieu de vie ou de travail
-Aller vers les personnes repérées et entrer en relation avec elles
-Orienter, et accompagner si nécessaire, les personnes repérées vers les ressources appropriées
-Connaître le champ et les limites de son action
-Prendre soin de sa propre santé mentale

Quelques chiffres :

12000 suicides /an (3x plus que les morts sur la route)

Tentatives de suicide : 200 000 recensées !
Personnes ayant des idées Suicidaires : des millions

Voici quelques idées fortes, idées reçues, conseils : prise de notes de cette journée

La posture de la sentinelle : Principes de base : « il se fait du souci pour moi » il = personne mobilisée, moi= renforcement de l’estime de soi, du sentiment de l’appartenance, rompre le sentiment d’isolement (« restauration narcissique » en psychologie)

Etre empathique : percevoir les émotions de l’autre, essayer d’être comme l’autre dans son état.Cela implique d’écouter vraiment l’autre et longtemps avant de chercher à apporter une réponse. Ce qui est important, c’est d’accueillir et d’autoriser les émotions. Le suicide n’est ni courageux ni lâche, par contre c’est courageux d’en parler donc il faut valoriser la prise de parole. Affirmer le droit à la prise de parole au sujet du suicide. EN PARLER N’EST PAS UN FACTEUR DE RISQUE DE PASSAGE A L’ACTE.

Les scarifications :Parmi les sources scientifiques, les travaux de David Le Breton (né le 26 octobre 1953) ;Anthropologue et sociologue français, il est spécialiste des représentations et des mises en jeu du corps humain qu’il a notamment étudiées en analysant les conduites à risque. Au sujet des scarifications, quelque soit leur nature, leur« profondeur », c’est toujours un message d’alerte pour mobiliser un partenaire.
La scarification est un temps d’arrêt de la souffrance psychologique pour le sujet, la scarification n’est pas un passage à l’acte, mais un acte pour mieux penser/ pour abaisser la souffrance, le niveau de tension, de ce fait, ça fait du bien… c’est une volonté" d’ aller mieux (comme la consommation de produits : volonté de moins souffrir mais cercle vicieux). L’adolescent connait par expérience la souffrance physique mais ne parvient pas à comprendre la souffrance mentale. La scarification est un moyen de "convertir" cette souffrance un une douleur compréhensible.

Les sigaux d’alerte : ce n’est jamais anodin de parler de suicide. Des propos etc des attitudes qui doivent nous alerter :
-" c’est trop dur, j’ai l’impression que ça ne va pas s’arrêter" "je veux que ça s’arrête"

- changement de comportement (troubles de l’alimentation, troubles du sommeil= signes de souffrance psychologique)

- signes de tension nerveuse, manifestations physiologiques : troubles respiratoires, troubles cardiaques, passages à l’infirmerie

- Colère : peut être un signe de dépression

La métaphore de la dernière goutte d’eau, en fait c’est l’accumulation qui est fondamentale : on focalise sur la dernière goutte d’eau ; la crise suicidaire détermine une période avec un début et une fin ; l’accompagnement permet de rompre la solitude face à cette crise
Ce qui doit nous guider : la souffrance-le suicide compris comme un non-choix, une aliénation de soi
Nécessité pour la sentinelle : avoir plusieurs stratégies d’adaptation (partage du stress, sport, relations amicales)

La posture d’écoute :
Etre capable d’entendre ce qui est difficile à dire sinon passer la main-(les enfants se croient des monstres et la sentinelle doit pouvoir écouter et entendre « le monstre »)

Enfin, il faut s’assutrer d’avoir un perspnnel ressource dans ses contacts pour pouvoir alerter, être secondé et soutenu lorsque une personne vulnérable sera accompagnée

Pour compléter cet article, vous pouvez consulter :
Focus sur les émotions
Définition de l’empathie par Omar Zanna